Le cap Salomon constitue la pointe occidentale de la commune des Anses-d’Arlet.
Ce site, couvrant plus de 300 ha, propose un remarquable éventail naturel et paysager. La forêt littorale xérophile qui s’y développe est l’une des plus sèches de l’ile. Composée de cactus, de bois d’Inde (Pimenta dioica, Pimenta racemosa) et de diverses espèces arborescentes, elle compte également des essences plus rares ou menacées d’extinction locale, comme le casse savane (Cassia emarginata), le graine-bleue (Forestiera rhamnitolia), le petit mapou (Pisonia suborbiculata), et surtout le petit Crécré ou petites feuilles (Tetrazygia angustifolia) dont le cap semble être le dernier refuge de Martinique.
En haut du morne Baguidi, deux mares, visibles en saison d’hivernage, permettent le peuplement d’espèces spécifiques, comme la cirique de rivière (Guinotia dentata) et autres colibris huppés (Orthorhyncus cristatus). Récemment, un scorpion endémique (Tityus Marechali) a été découvert dans le secteur. Dans le prolongement du morne, les falaises sauvages s’avancent vers l’ouest.
Les fonds marins, constitués de gros blocs d’éboulis s’enfonçant à une quinzaine de mètres de
profondeur, sont particulièrement riches.
La quasi-totalité des espèces de coraux recensés en Martinique sont présents autour du cap Salomon. S’y ajoutent des éponges aux multiples formes et couleurs et des gorgones animées par de nombreux poissons planctophages.
Depuis 1998, le site est classé en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) marine, et, depuis 2014, il est possible pour les visiteurs de découvrir ces fonds grâce à un sentier sous-marin pédagogique, situé au pied des falaises du cap Salomon. La batterie est implantée à la fois sur les terrains de l’Office national des forêts (forêt domaniale du littoral) et ceux relevant de la propriété du Conservatoire du littoral.
Source :
Littoral de Martinique. Entre nature et patrimoine
Pierre Coquelet. HC Editions.
Site de l’éditeur.